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Journal intime d’un journaliste…


C’est Julien Grousset du journal « Sud-Ouest » qui a pris le temps de répondre à nos questions, entre deux cartons, car il n’a pas encore fini d’emménager dans les nouveaux locaux de notre quotidien régional.

Ses réponses viennent du cœur et nous souhaitons une bonne lecture à tous les amoureux du Stade Montois, Supporters, joueurs et dirigeants…

– Peux-tu te présenter en quelques mots et nous dire ce qui t’a emmené au rugby ?

Un gars super ! Je suis issu d’une famille où beaucoup de mecs jouent ou ont joué au rugby, mais pas moi. Je connais (un peu) mais n’ai jamais pratiqué. C’est le journalisme qui m’a mené au rugby en fait.

– Comment devenir journaliste sportif et quelles sont les études à suivre ?

Avant tout, le journaliste sportif est journaliste. Le thème change mais les règles, contraintes et pratiques sont les mêmes. Pas besoin de diplôme pour devenir journaliste, même si faire une école facilite les choses pour se lancer. C’est de plus en plus rare, surtout dans le contexte actuel, mais on peut encore apprendre sur le tas.

– Combien de temps te prend le rugby et quels sont les autres sports auxquels tu t’intéresses ?

Le rugby – et plus particulièrement le Stade Montois – n’est pas la seule chose dont je m’occupe à «Sud Ouest», mais disons que c’est ma mission principale. Je dirais grosso modo la moitié de mon temps de travail, afin de collecter les infos, les rédiger et faire en sorte qu’elles soient correctement mises en page. Je joue au hand (ou plutôt jouais) donc, j’ai un petit faible pour ce jeu. J’aime les sports en règle général, mais d’avantage ceux où on se retrouve en prise directe avec l’adversaire.

– Si tu n’avais pas été journaliste, quelle aurait été ton orientation ?

L’éducation. Prof de sport ou instituteur.

– Que représente le Stade Montois rugby à tes yeux ?

Etant jeune journaliste, c’est le premier club dont j’ai eu véritablement la charge. Le Stade restera donc sans doute longtemps très particulier pour moi.

– Quels sont pour toi les points positifs ou pas à retenir de cette saison en Top14 ?

Sur le sportif, il n’y a pas grand-chose à dire malheureusement. Mais Mont-de-Marsan a tout de même donné une belle image du club tout au long de la saison, dans un contexte difficile. J’imagine que cet exercice servira non seulement aux joueurs, qui ont emmagasiné de l’expérience, mais également aux dirigeants, qui ont pu voir ce qui se faisait du côté du très haut niveau. A plus ou moins long terme, tout cela sera bénéfique pour le Stade.

– Est-il facile d’avoir des infos du stade Montois pour venir étayer tes articles ?

Le Stade Montois contrôle sa communication face à la presse et c’est bien logique. Le plus important pour les journalistes, c’est de pouvoir aborder librement les thèmes qu’il désire, ceux qui lui semblent les plus importants pour les lecteurs de son journal. Tout se passe généralement très bien.

– Qui décide à Sud-ouest de ce qu’on peut dévoiler ou pas ?

Ce sont des décisions collégiales qui sont discutées en conférence de rédaction lorsque l’info n’est pas « urgente » ou lorsqu’elle peut être planifiée. Mais ce n’est pas toujours le cas. En cas d’urgence, justement, le journaliste doit se montrer à même de faire le bon choix afin de traiter l’info avec justesse.

– Quelles particularités a selon toi l’équipe jaune et noire par rapport aux autres clubs pro ?

Le Stade Montois a la particularité d’être à la fois un club avec d’excellents résultats sportifs mais qui conserve néanmoins une dimension humaine. Dans le contexte actuel et en raison de ses moyens plus modestes que la concurrence, il doit conserver ce côté «familial». C’est sa grande force et ce qui fait qu’il est très apprécié.

– Que doit-on améliorer pour bien figurer en Pro D2 ?

Avec deux montées sur les quatre dernières saisons de Pro D2, le club et le groupe savent ce qu’ils ont à faire pour bien figurer. Ils ont de l’expérience. La réadaptation au style de jeu de cette division n’en sera que plus aisée. Maintenant, tout le monde redoute la même chose: le relâchement après la descente. Mais il y a des joueurs d’expérience, d’autres qui ont envie de prouver, ou encore des recrues ambitieuses, aux postes clés. Peut-être cela permettra-t-il de l’éviter.

– Quelles équipes doit-on craindre ?

C’est bateau, mais n’importe qui peut battre n’importe qui maintenant en Pro D2. Je ne vais pas être très original non plus sur les favoris: La Rochelle, Pau, Lyon… Le rugby est un sport de combat, il y a donc de forts risques de blessures, une usure physique sur une saison à 30 matches… C’est pourquoi généralement, les effectifs les plus étoffés, avec les joueurs les plus costauds, gagnent à la fin. Et tout ça demande de l’argent. Heureusement, ce n’est pas toujours le cas. Pour faire causer, je vais également mettre une pièce sur la sous-préfecture.

– Quelles sont tes impressions sur l’équipe et sur le nouvel entraineur ?

L’équipe est globalement celle de Top 14: en toute logique et même si les résultats de la saison dernière n’ont pas été à la hauteur des espérances, elle doit jouer le haut de tableau. Devant, je ne m’inquiète pas. Derrière, gare aux blessures. La qualité est là, mais la profondeur de banc me semble un peu moindre que les années précédentes. Quant à Christophe Laussucq, que je ne connaissais pas, je pense que c’est un bon choix. Il a l’expérience du très haut niveau, du caractère et surtout, ça a l’air d’être un mec bien. Reste à découvrir le style de jeu qu’il souhaite faire pratiquer au Stade.

– Quelles différences notables as-tu remarqué entre les différents présidents que tu as connus ?

Je n’en ai connu que deux, Philippe Cazaubon et Jean-Robert Cazeaux. Pas besoin de faire un dessin, c’est comme le feu et la glace. Chacun avec ses qualités et ses défauts.

– Ton meilleur et ton pire souvenir de Journaliste sportif ?

Je pense que parmi mes meilleurs souvenirs, il y a mon premier «vrai» gros article. J’étais très jeune et très fier d’avoir réussi à écrire quelque chose qui allait être publié. Mon pire, c’est quand je l’ai relu, six ou sept ans après! Je garde généralement d’excellents souvenirs des phases finales. Chez les amateurs notamment, les émotions sont très fortes. Mon métier a beaucoup de désavantages, comme tous les métiers, mais il me permet parfois de rencontrer des gens qui méritent qu’on s’intéresse à eux, ce qui est une grande chance.

– Quelle valeur accordes-tu aux supporters et au site forum officiel des supporters du stade Montois ?

Une grande importance. Pas de supporteurs, pas de club, déjà. Ensuite, leurs interrogations sont généralement celles des lecteurs de Sud Ouest qui lisent la rubrique rugby. C’est donc important d’être à leur écoute. Pour finir, en ce qui concerne le site et le forum (SMS), que je consulte assez régulièrement d’ailleurs, c’est une source d’idées et d’informations. Et de même que les échanges que l’on peut avoir derrière la main courante, entendre les attentes et regrets des supporteurs qui l’alimentent est une tâche à ne pas négliger.

Merci encore à Julien pour ses réponses.

Alinfilou et J&N pour le site-forum des supporters.

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