Enfin, c’est fait. La conversation avec Steven et la traduction, merci à Phare de l’Est pour cet entretien ô combien intéressant à plusieurs titres.

~ Comment s’est passé ton aventure dans les Landes ?
Dès mon arrivée à Mérignac, j’ai été très bien accueilli ; je me suis senti à l’aise ; je me croyais chez moi.
Mont de Marsan est une très belle ville et j’ai eu plaisir à y habiter. Le club s’est bien occupé de moi. Isabelle, en Finance, et Gaëlle, liaison familiale, étaient très consciencieuses pour gérer des petits soucis dans la vie quotidienne. C’était très accueillant à tous les niveaux. Une bonne ambiance régnait dans le groupe.
Le président est un caractère (il sourit). Son rôle est différent que dans mes clubs au Royaume-Uni, ou le président se situe plus loin de l’effectif. Je préfère ce rôle plus à côté des joueurs.

~ Comment tu t’es intégré dans un club ou tu comprenais très peu la langue ?
Ne pas avoir pris assez d’attention pendant mes leçons de Français à l’école, le club et mes coéquipiers faisaient le maximum pour me faire comprendre. En fait, il y avait une forte chaleur parmi le groupe pour quelqu’un qu’ils rencontrent pour la première fois (sauf Maselino) et qui était incapable d’avoir une conversation en leur langue. Si je n’étais pas certain, je posais des questions.
Hors du stade et des entraînements, je passais des moments libres avec des gars qui parlent anglais. Mon manque de français ne m’empêchait pas de découvrir des restaurants, magasins et les destinations touristiques.
Même si je pouvais pas communiquer bien, je suis devenu un habitué du Donjon, Café Rouge et le bar Español des supporters sur La Place Rouge.
Je cuisine assez bien, donc j’étais content de cuisiner mes repas, faisant mes courses dans les magasins Montois mais aussi au marché.
Pour la première fois, peut-être dans ma vie, je me suis trouvé avec beaucoup plus de temps seul. Temps à réfléchir et d’élaborer mes pensées. Dans ma vie quotidienne ou j’étais élevé et où j’habite toujours, il y’a beaucoup de gens qui passent me voir ou m’invitent. Donc, Mont de Marsan me donnait l’opportunité de prendre beaucoup de moments de détente et penser aux objectifs de l’avenir.

~ Quoi d’autre MdM te donnait ?
Très très vite, je suis devenu francophile. La vie française m’attire beaucoup. Ma femme est venue me voir et elle partage ces émotions. Mes parents sont venus et sont tombés amoureux avec le coin. Ils passaient leur weekend à l’hôtel Villa Mirasol et étaient ravis de leur choix. Nourriture, confort, service cinq étoiles ou plus.

~ Qu’est-ce que tu as trouvé dans la région et as-tu vu beaucoup ?
J’ai fait des visites et ça m’étonnais de voir la beauté du paysage autour de MdM. Pendant les premiers jours, je suis allé avec deux joueurs Montois à San Sebastián. C’est une destination préférée pour moi, et ma femme. J’ai aussi rendu visite à des amis dans le coin ouest de la Dordogne. Les routes départementales de Langon traversent beaucoup de vignobles. Colline après colline me donnait un nouveau beau panorama. Mes amis m’ont amené dans un ou deux vignobles.

Au niveau de rugby, le SMR me donnait tout que je cherchais. Minutes sur le terrain étaient mon envie, ayant très peu de temps dans la saison chez les Bleus de Cardiff. De ce fait, j’avais un surfait d’énergie mentale et physique prêt à apporter pour le maillot jaune et noir.
Après le dernier match à domicile, j’étais ravi avec la présentation de ma photo et le béret – c’est très cool – du club. Heureusement, ce match a marqué le moment de mon premier essai pour SMR. Cette soirée restera longtemps dans mes souvenirs rugbystiques.

~ Tu as noté beaucoup de positif. Y avait-il des frustrations ?
Ces mois sont passés très vite. Je regrette mon absence de français. Je ne pouvais pas m’intégrer dans la classe pour les débutants, c’est 6 mois depuis le départ. La prochaine fois, je voudrais parler avec l’effectif couramment. Le plus grand regret est de ne pas avoir trouvé la solution de nos performances à l’extérieur.
Jouant si bien et gagnant à Guy Boniface, c’est très décevant que nos résultats étaient presque l’inverse.
Après les premiers 6 mois de ma saison 18/19, c’eut été un rêve devenu réalité que d’avoir gagné le barrage à Vannes, suivi par une deuxième visite à Brive. Malheureusement, le rêve restait un rêve.

~ Quelles sont les différences entre Pays de Galles et France à l’entraînement et la philosophie du match ?
En France, toujours une structure avec un mercredi libre. Analyse de vidéo lundi et la préparation spécifique pour le jeu prochain. Nous nous sommes occupés de la prép. et de l’évoluer mardi et jeudi, même vendredi, en cas de match reporter de vendredi.
Il y’a plus de ressources hors du terrain au PdG, par exemple 3 analystes de vidéo par rapport un à MdM. Ces deux de plus donnaient plus d’info pour les joueurs et les entraîneurs. Même si le match n’était pas vendredi, la semaine changeait très peu; l’inverse par rapport le PRO14.
Au PdG, la musculation était plutôt lundi et mardi suivi par exercices pour vitesse et puissance jeudi. En France, on travaillait pour puissance plus près du match.
L’échauffement avant un match était différent à Stade. Avec la gym sous-sol dans le stade et son terrain artificiel on peut préparer plus là, avant d’entrer sur la pelouse plus ou moins 25 minutes avant le coup d’envoi. Par contre avec tous mes clubs, il fallait entrer sur le terrain 45-50 minutes avant.
Après le match, l’environnement Montois est exceptionnelle. Ma plus belle expérience, beaucoup plus grande que mes clubs au Royaume-Uni. Scarlets a une pièce ou env. 220 gens, partenaires etc se situent pour le match et le troisième mi-temps. Il y’a presque trois fois ça après un match à Guy Boniface dans l’espace des entreprises. En plus, il y’a les habitués du pub.
Heureusement, pas du tout blessé pendant ma visite, j’étais présent dans l’effectif pour tous les matchs. Donc, je n’ai pas vu l’expérience le jour du match pour les spectateurs.

~ Connais-tu les sentiments du SMR fans du forum ?
J’étais 100% ignorant. Ces forums peuvent exprimer des avis extrêmes, dépendant du résultat. J’avais aucune idée avant de lire une traduction. Un ami l’a eu traduit avec un traducteur pro. J’avais vraiment la banane après l’avoir lu.

~ Comment tu vois ta saison 2019/20 et la suite ?
La saison prochaine, il y’a un projet très intéressant à Ealing. Le club a gagné la coupe pour les clubs, sauf le Premiership et a fait signer de bons joueurs pour la campagne. L’objectif est de gagner le championnat et d’être promu au Premiership. Exeter était dans ce championnat il y a 10 ou 12 ans. Si l’on peut faire quelque chose comme ça, on crée l’histoire. Ma femme attend notre déménagement à Londres. Elle est professeur et à un poste pas loin de nôtre appartement. C’est une nouvelle aventure pour nous. Après, on verra.

~ Quand reviendras-tu au Stade Montois ?
Je suis très ouvert pour revenir. Ton président connaît mon agent et mon numéro.
Joueurs pros ont besoin de maximiser leurs salaires pendant cette carrière courte et dangereuse. Si tout était égal, ça serait très intéressant de revenir en France surtout à Mont de Marsan.
Si ça se passe, je serai mieux préparé pour la vie en France. Aussi bien que qualifié pour le troisième niveau des qualifications de l’entraîneur la saison prochaine, je commencerai un cours de français afin d’avoir beaucoup plus de capacité de conversation pour ma visite prochaine.
Je remercie tous les supporters Montois et tout le monde dans le club. J’ai passé un super trois mois dans une ville et une vie complètement inconnue avant cet excellent caprice du destin.

Donc, ce n’est pas « Adieu » c’est plutôt « Au revoir et à la prochaine ».